☀️ Offre d'été J-3 — Encore quelques jours pour rejoindre notre formation Data Analyst et obtenir gratuitement un contenu exclusif !
☀️ Offre d'été J-3 — Encore quelques jours pour rejoindre notre formation Data Analyst et obtenir gratuitement un contenu exclusif !
☀️ Offre d'été J-3 — Encore quelques jours pour rejoindre notre formation Data Analyst et obtenir gratuitement un contenu exclusif !
Je m'inscris

Kernel : Tout savoir sur les kernels, leur fonctionnement et optimisation

Découvrez en détail ce qu'est un kernel, son rôle essentiel dans un système d'exploitation et les techniques pour l'optimiser.

Clarisse Véron
Cyber & IT Consultant
Mis à jour le
18/7/2025

Découvrez nos formations dédiées à la Data Science & IA.

Découvrir

Quand vous démarrez votre ordinateur ou déverrouillez votre smartphone, un élément clé prend immédiatement les commandes : le kernel.

Invisible, mais omniprésent, il orchestre le fonctionnement de votre appareil. Pourtant, peu de gens savent vraiment ce qu’est un kernel, quel est son rôle précis et comment il est possible de l’optimiser pour gagner en performance et en sécurité.

Définition du kernel

Le kernel, ou noyau en français, est tout simplement le cœur d’un système d’exploitation. Il fait l’intermédiaire entre les logiciels que vous utilisez et le matériel de votre machine.

Pour prendre une image simple, imaginez que votre ordinateur est une grande usine. Les logiciels sont les ouvriers et le matériel, les machines. Le kernel joue le rôle du contremaître : il reçoit les demandes des ouvriers, organise les opérations et s’assure que tout se passe sans accroc.

Schéma de fonctionnement d'un Kernel

Par exemple, quand vous sauvegardez un fichier dans Word, ce n’est pas Word qui écrit directement sur votre disque dur. Word transmet sa demande au kernel, et c’est lui qui supervise l’écriture effective sur le matériel. C’est grâce à lui que tout reste organisé et sécurisé.

Rôle et importance du kernel dans un système d'exploitation

Le rôle du kernel est vital, car sans lui, votre machine serait incapable de fonctionner correctement. Il gère l’utilisation du processeur, la mémoire, les périphériques, et assure la communication entre les différents programmes.

Prenons une situation concrète. Imaginez que vous ouvrez plusieurs applications en même temps : un navigateur pour consulter Internet, Spotify pour écouter de la musique, et Word pour travailler sur un document. Toutes ces applications ont besoin d’accéder à la mémoire et au processeur. Le kernelattribue à chacune un espace mémoire et du temps d’exécution sur le processeur, de manière équitable et efficace, pour éviter les ralentissements ou les blocages.

Sans lui, deux programmes pourraient essayer d’écrire au même endroit en mémoire ou utiliser le processeur en même temps, provoquant des crashs en série.

Le kernel assure donc l’équilibre et la stabilité du système, exactement comme un chef d’orchestre qui coordonne les musiciens d'un orchestre symphonique pour éviter la cacophonie.

{{formation-data-science="/brouillon"}}

Les différents types de kernels

Tous les kernels n’ont pas la même architecture. Certains privilégient la vitesse brute, d’autres préfèrent la modularité ou la sécurité. C’est ce qui explique la diversité des approches.

Kernel monolithique

Un kernel monolithique regroupe tous les services essentiels du système à l’intérieur d’un seul et même bloc de code. La gestion de la mémoire, des processus, des périphériques et des appels système est intégrée dans un ensemble compact.

Un exemple classique est le noyau Linux utilisé dans de nombreuses distributions comme Ubuntu. Ce modèle présente l’avantage d’être très rapide, car toutes les opérations sont centralisées et la communication entre les différentes parties est immédiate.

Mais cette centralisation a aussi un inconvénient : si un seul module comporte un bug, il peut planter tout le système. C’est un peu comme une Formule 1 : elle peut atteindre des vitesses incroyables sur circuit, mais au moindre souci mécanique — un pneu crevé ou un problème moteur — elle est contrainte de quitter la course immédiatement.

Micronoyau (Microkernel)

À l’opposé, le micronoyau adopte une approche minimaliste. Il ne conserve dans le noyau que les fonctions les plus critiques, comme la communication entre processus et la gestion de la mémoire.

Tout le reste — pilotes, systèmes de fichiers, gestion réseau — fonctionne en dehors du noyau, dans des processus utilisateurs distincts.

Un bon exemple est le système MINIX, qui a d’ailleurs inspiré la création de Linux. Cette architecture favorise la stabilité : si un pilote de périphérique plante, il n’affecte pas directement le noyau, et donc pas l’ensemble du système. C’est un peu comme une entreprise où chaque service fonctionne de manière indépendante. Si un service est en grève, l’entreprise continue de tourner.

En revanche, comme il faut communiquer davantage entre les différentes parties, un système basé sur un microkernel est souvent un peu plus lent.

Kernel hybride

Le kernel hybride cherche à combiner les avantages des deux modèles. Il conserve une structure monolithique pour les performances, tout en isolant certains services comme dans un microkernel pour plus de sécurité et de modularité.

Windows NT et MacOS X sont deux exemples connus d'architectures hybrides. C’est un compromis intelligent, un peu comme un SUV haut de gamme qui allie la vitesse d'une berline et la robustesse d'un 4x4.

Fonctionnement interne du kernel

Sous le capot, le kernel coordonne quatre grandes missions principales, toutes aussi essentielles les unes que les autres.

Gestion des processus

Quand vous lancez une application, elle devient un processus actif dans votre système. Le kernel s'occupe alors de lui attribuer des ressources, de le placer dans la file d’attente pour accéder au processeur, et de suivre son état (en cours, en pause, terminé).

Imaginons que vous jouiez à un jeu vidéo tout en téléchargeant un fichier. Le kernel doit décider comment partager le processeur entre le jeu, qui demande beaucoup de ressources en temps réel, et le gestionnaire de téléchargement, qui peut attendre quelques millisecondes. Il arbitre ainsi en permanence pour maintenir fluidité et réactivité.

Gestion de la mémoire

La mémoire est l'un des éléments les plus critiques d'un système. Le kernel surveille la mémoire disponible, attribue des zones spécifiques aux différents programmes et libère la mémoire une fois les programmes terminés.

Par exemple, lorsque vous ouvrez un navigateur avec plusieurs onglets, chacun d’entre eux utilise de la mémoire. Si cette mémoire venait à manquer, le kernel pourrait décider de déplacer certaines données vers le disque dur (mémoire virtuelle) pour libérer de l’espace, sans que vous vous en rendiez compte.

Gestion des périphériques et des pilotes

Chaque fois que vous utilisez un périphérique — que ce soit une imprimante, une souris ou un disque externe — le kernel entre en action. Il utilise des pilotes pour comprendre et dialoguer avec le matériel.

Si vous branchez une imprimante pour la première fois, le kernel va chercher le pilote adéquat, l'installer et créer un canal de communication. Il traduit alors vos demandes d'impression en instructions que l’imprimante peut comprendre.

Gestion des appels système

Les applications n’ont pas un accès direct au matériel, elles passent obligatoirement par le kernel via ce que l’on appelle des appels système.

Quand vous sauvegardez une photo sur votre disque dur, par exemple, votre logiciel envoie un appel système au kernel pour lui demander d’écrire le fichier. Cela garantit que tout accès au matériel est contrôlé, ce qui protège l’intégrité du système.

Optimisation du kernel pour de meilleures performances

Un kernel bien optimisé peut transformer radicalement l’expérience utilisateur, en rendant un système plus rapide, plus réactif et plus stable.

Personnalisation et configuration du kernel

Sous Linux, il est tout à fait possible de recompiler son kernel en fonction de ses besoins. Cela permet de retirer les modules inutiles et de garder seulement ceux qui sont nécessaires.

Par exemple, un administrateur système qui configure un serveur dédié à l’hébergement web n’a pas besoin des modules audio ou Bluetooth. En supprimant ces composants, il réduit la taille du kernel, accélère son chargement et améliore sa fiabilité.

Voici les grandes étapes pour recompiler un kernel sous Linux.

J'ai décidé d'utiliser Kali, et je commence par installer tous les outils pour construire mon kernel :

sudo apt update

sudo apt install build-essential libncurses-dev bison flex libssl-dev libelf-dev

Plutôt que d'aller chercher un kernel "pur" sur kernel.org, il est mieux d'utiliser le kernel modifié utilisé par Kali pour éviter les problèmes de compatibilité avec les outils de pentest.

Pour télécharger les sources Kali :

sudo apt install linux-source

Puis allez chercher l’archive en vérifiant que vous avez bien téléchargé les sources du Kernel Kali sur votre système :

cd /usr/src

ls /usr/src

Puis j'extrais le nom du fichier correspondant :

sudo tar -xf linux-source-6.12.tar.xz

Après cette commande, vous allez obtenir un dossier linux-source-6.12/ avec tous les fichiers du kernel décompressés dedans.

On va se déplacer dans ce dossier :

cd linux-source-6.12

C'est très pratique de repartir de la configuration actuelle de votre système Kali pour éviter de tout reconfigurer à la main.

Copiez la config actuelle :

cp /boot/config-$(uname -r) .config

Puis mettez la à jour avec cette commande :

make oldconfig

Appuyez sur entrée pour toutes les questions posées lors de la configuration (c'est assez long).

Maintenant, vous pouvez ouvrir l’outil menuconfig pour personnaliser votre kernel :

sudo make menuconfig

Quand menuconfig s’ouvre (dans ton grand terminal maintenant), vous allez voir un menu bleu comme celui-ci :

  • Descendez dans la liste jusqu’à Networking Support. Appuyez sur Entrée.
  • Puis descendez sur Bluetooth subsystem support.

Quand vous êtes, appuie sur Espace pour décocher [ ] Bluetooth subsystem support.

(Si c’est décoché, Bluetooth ne sera pas compilé dans ton kernel.)

  • Revenez en arrière (Échap ou < Exit > puis Entrée).
  • Allez dans le menu sur Device Drivers, cherchez Sound card support. Appuyez sur Entrée.
  • Puis désactivez tout ce qui est relatif au son en appuyant sur Espace.

En désactivant le son, vous économisez de l’espace et du temps de boot.

Si tu veux aller plus loin :

  • Device Drivers → désactivez aussi Staging Drivers (drivers expérimentaux souvent inutiles).
  • Networking Support → gardez l’ethernet si vous utilisez une carte réseau filaire, mais vous pouvez désactiver tous les protocoles réseaux que tu n’utilises pas (ATM, ISDN...).
  • USB support → si vous n’utilisez aucun périphérique USB, vous pouvez désactiver aussi.

Mais attention : garde le Wi-Fi si vous voulez faire du pentest avec Kali (comme aircrack-ng, wifite, etc.)

Quand vous avez fini de décocher ce que vous voulez :

  • Appuiyez plusieurs fois sur Échap pour revenir au menu principal.
  • Puis sélectionnez Save (Enregistrer) dans le fichier .config→ Entrée.

  • Et quittez avec Exit.

Grâce à cette manipulation, vous avez appris comment personnaliser et configurer un kernel sous Linux, en partant d'une version adaptée à Kali. Vous savez maintenant retirer les modules inutiles comme le Bluetooth ou le support audio, réduire la taille du noyau, accélérer le démarrage de votre système et l’optimiser pour vos besoins spécifiques, tout en conservant l'essentiel pour vos projets de cybersécurité ou de pentesting.

Sachez que cette méthode fonctionne aussi très bien sur d'autres environnements virtualisés, que ce soit sous VMware, VirtualBox, Parallels Desktop (comme dans notre démonstration) ou encore via Hyper-V. L’important est simplement d’avoir un accès root et suffisamment d’espace disque pour compiler votre nouveau kernel.

Mise à jour et maintenance du kernel

Mettre à jour son kernel est indispensable pour profiter des dernières optimisations et corriger les failles de sécurité.

Prenons l’exemple d’un laptop dont l’autonomie s'améliore après une mise à jour du kernel, simplement parce que le nouveau noyau gère mieux les économies d’énergie. À l’échelle d’un parc de serveurs, des mises à jour régulières peuvent aussi éviter des attaques informatiques graves.

Techniques d'optimisation pour des cas d'utilisation spécifiques

Chaque type d’usage appelle des optimisations différentes.

Sur un serveur de jeux en ligne, on privilégiera un kernel temps réel pour garantir une latence ultra-faible.

Dans un système embarqué, comme une box Internet, on cherchera à réduire au maximum la taille du kernel pour accélérer son démarrage.

Sur un serveur cloud, on désactivera tous les modules inutiles pour maximiser la performance réseau.

Nos formations avancées DataBird abordent d’ailleurs en détail comment configurer un kernel adapté à différents types de projets.

Sécurité et kernel

Le kernel joue également un rôle central dans la protection du système contre les menaces.

Rôle du kernel dans la sécurité du système

Le kernel contrôle tous les accès aux ressources matérielles et logicielles. Il vérifie par exemple si un programme a le droit d'accéder à un fichier ou d'ouvrir un port réseau.

Si un programme tente une action non autorisée, le kernel peut tout simplement la bloquer.

Un cas d'attaque classique est le buffer overflow, où un pirate essaie d’écrire des données là où il ne devrait pas. Le kernel, s’il est bien configuré, détecte cette tentative et met fin immédiatement au processus concerné.

Bonnes pratiques pour sécuriser le kernel

Pour protéger efficacement un système, il est crucial de maintenir le kernel à jour, d’activer les modules de sécurité comme SELinux ou AppArmor, et de désactiver toutes les fonctionnalités non nécessaires.

Par exemple, sur un serveur de production, il est conseillé de compiler un kernel minimal sans les pilotes Bluetooth ou Wi-Fi inutiles, pour réduire la surface d'attaque. Des audits réguliers permettent également de vérifier que seuls les modules indispensables sont actifs.

Ces bonnes pratiques de sécurisation et d'optimisation sont au cœur de nos programmes de sécurité des systèmes pour data scientists chez DataBird.

Nos formations vous permettent d'aller encore plus loin, en apprenant à maîtriser le fonctionnement interne des systèmes Linux et à configurer des environnements robustes, performants et sûrs, adaptés aux exigences du métier.

{{formation-data-science="/brouillon"}}

Les derniers articles sur ce sujet

Difficulté :
Difficile